Mettre de l’avant la communauté noire au cinéma

Le programme, qui s’inclut dans la fondation Fabienne Colas, permet aux jeunes personnes noires aspirant à une carrière en cinéma de mettre les réalités des Noirs de l’avant. Les candidats doivent être âgés entre 18 et 30 ans et issus d’une communauté noire au Canada.

Ils recevront de l’aide de professionnels du milieu afin de mettre au monde leur premier documentaire. Le projet en question doit refléter leur interprétation à la question: «Qu’est-ce que c’est pour vous être noir au Canada?».

«On commence par le documentaire, car ça donne vraiment la parole aux jeunes et ça permet de poser un regard sur une réalité quelconque», explique la grande manitou du programme, Fabienne Colas. La musique, l’identité, l’homosexualité, la langue des immigrants qui se perd au fil des ans, le mouvement Black Lives Matter, la brutalité policière et la famille sont quelques-uns des sujets abordés dans les courts-métrages chaque année.

Les cours pour les participants sont entièrement gratuits, alors que le programme roule avec l’aide d’entreprises importantes comme Netflix, la Banque Nationale et Téléfilm Canada.

«C’est le genre de programme dont moi, en tant que comédienne et réalisatrice, j’aurais voulu faire partie quand je suis arrivé ici en 2003. J’ai voulu faire un premier film, mais je n’ai pas eu de support du tout», indique-t-elle.

La comédienne et réalisatrice Fabienne Colas

COURTOISIE DE LA FONDATION FABIENNE COLAS

« C’est pour mettre les réalités des Noirs de l’avant et que le public puisse avoir accès à plus de diversité à l’écran et à ces réalités. »

— Fabienne Colas, réalisatrice et comédienne

Manque de diversité

C’est le grand manque de diversité au cinéma qui a incité Fabienne Colas à lancer ce programme en 2012. 

«C’est pour mettre les réalités des Noirs de l’avant et que le public puisse avoir accès à plus de diversité à l’écran et à ces réalités. Il y a énormément de besoins dans le milieu. Quand on regarde les festivals généralistes, on n’a pas besoin d’aller loin pour voir que dans leur programmation, il n’y a pas des tonnes de films sur les réalités noires aux quatre coins du globe», souligne-t-elle.

Les documentaires produits par les 35 candidats répartis à Ottawa, Montréal, Toronto, Halifax, Calgary, et Vancouver seront présentés dans les «Festivals de film Black» dans ces villes en 2023. Malheureusement, n’y a pas de programmation francophone à Ottawa, seulement à Montréal.

«Ces films vont faire partie de plusieurs festivals, seront diffusés à la télévision, peuvent être en lice pour des galas, alors c’est excellent pour la diversité. S’il n’y a pas de films Black qui se font, il n’y en a pas qui vont être nommés, qui vont passer à la télévision et qui vont faire la tournée des festivals», insiste Mme Colas.

Les candidats ont jusqu’au 6 mars 2022 pour s’inscrire sur le site du programme.